mercredi 19 juillet 2017

Mamadou et Bineta : liens

Mamadou et Bineta apprennent à lire et à écrire (syllabaire en noir et blanc, 1951)
Mamadou et Bineta apprennent à lire et à écrire (syllabaire en couleurs, 1951)
Mamadou et Bineta apprennent à parler français. Cours de langage à l'usage des écoles africaines. Classe de débutants et cours préparatoire. Livre du maître. L'étude du langage précède et accompagne l'apprentissage de la lecture. On ne peut donc travailler sérieusement le syllabaire sans le cours de langage.
Les premières lectures de Mamadou et Bineta (CP 2)
Mamadou et Bineta lisent couramment (CE)
Mamadou et Bineta sont devenus grands (CM).


Lien 0) 
Mali : Réintroduction de la méthode syllabique dans les classes fondamentales (3 octobre 2016)

L’année scolaire 2016-2017, débutée ce 03 octobre au Mali, s’annonce évolutive dans les classes fondamentales. Les syllabaires dernièrement oubliés reviennent cette année dans les méthodes d’initiation à la lecture.

[...] « Nous avons vu que le niveau de nos élèves est de plus en plus bas », se plaint Mandela, un parent d’élève.

Selon lui, avec l’application de la méthode syllabique dans les années 70 les élèves maliens étaient imbattables dans les compétitions internationales contrairement à aujourd’hui. La réintroduction de la méthode syllabique « est une bonne chose », estime-t-il. « C’est une aubaine pour tout le monde. On est très content en tant que parent ».

Encadreurs et parents d’élève se réjouissent de la nouvelle réforme. Tous comptent sur la méthode syllabique pour améliorer les résultats scolaires des élèves.

Oumou Traoré

© Maliactu.net



Lien 1) Le FMI contre Mamadou et Bineta

Bientôt la rentrée des classes...
C’est l’occasion d’une petite leçon de chose sur les rapports entre enseignement primaire, éducation et géopolitique.

William TANIFEANI interroge Dominique PAGANI sur son expérience de l’enseignement en Afrique sub-saharienne. Ce dernier y fut tour à tour, élève, professeur de lycée puis éditeur de manuels scolaires. Ici, il revient sur la mise en œuvre du modèle d’enseignement promu, à partir des années 1980, par la banque mondiale et le FMI, contre les éducateurs, les livres et la transmission. Soit, la forme libérale, « post-coloniale » et globalisée de l’asservissement, à « l’ère du numérique ».

Enseignement primaire, éducation et géopolitique en Afrique sub-saharienne : petite leçon de chose sur le développement et la mise en oeuvre du modèle de la banque mondiale et du FMI , contre les éducateurs , les livres et la transmission .

Pour nous enseigner cette leçon  : un maître instruit qui renverse les rôles. Français ( enfin ... corse) il fut instruit par des maîtres africains, en Afrique, et enseigna à son tour à des africains ce qu'ils lui avaient transmis, puis s'employa à y diffuser les outils de la transmission .

Mais au monde merveilleux de la mondialisation, de sa banque "mondiale" et de son "fond monétaire", il a été jugé que l'Afrique n'avait que faire de bacheliers, ou même d'écoliers sachant lire et écrire. Et voici donc venu le temps des maîtres ignorants , qui n'ont plus besoin que d'une règle (biodégradable) pour désigner le spectacle (merveilleux) sur l'écran .

La forme libérale, "post-coloniale" et globalisée de l'asservissement , "à l'ère du numérique" ...

Avec les encouragements de Madelin sous ecstasy .


2) Une grammaire scolaire dans l’Afrique coloniale. La grammaire dans la série « Mamadou et Bineta » : grammaire réduite ou grammaire adaptée ?

3) Aux amateurs de vieux documents, aux familiers des marchés, des brocantes et des librairies spécialisées, aux enseignants qui ont œuvré en Afrique occidentale jusqu’aux années 1990, aux élèves qui ont fréquenté les écoles du temps des colonies et, au-delà, bien après les Indépendances, aux nostalgiques de l’école coloniale, comme à ceux qui l’ont fortement critiquée, ces trois manuels rappelleront bien des souvenirs. Aux autres, ils permettront d’éclairer une facette de l’enseignement tant colonial que postcolonial, à l’époque où, comme les auteurs des livres d’histoire le précisaient, la France était « une grande puissance africaine et asiatique ».

L’enseignement primaire public, en Afrique Occidentale Française (AOF), se met en place au début du XXe siècle, les arrêtés du 24 novembre 1903 traçant les grandes lignes de ce qu’il devait être jusqu’à la Conférence de Brazzaville (30 janvier-8 février 1944), à la fin de la 2e Guerre mondiale. En Côte d’Ivoire, et ce jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale, l’enseignement primaire n’en est qu’à ses balbutiements. Des trois niveaux du système éducatif - l’enseignement primaire élémentaire, l’enseignement primaire supérieur, les écoles fédérales - organisé par Camille Guy, agrégé de l’Université, Lieutenant-Gouverneur du Sénégal, seul le premier fut concerné par ces manuels. Ces outils pédagogiques n’encombraient guère alors les classes, qu’elles appartiennent aux écoles de village, aux écoles régionales, ou encore aux écoles urbaines.

C’est à Georges Hardy, agrégé d’Histoire et de Géographie, arrivé comme inspecteur de l’enseignement à Dakar en 1913, et futur directeur de l’École coloniale, que l’on doit l’impulsion donnée à la conception de manuels scolaires propres à l’Afrique. Outre ceux destinés aux maîtres, publiés dans le Bulletin de l’Enseignement (BE.AOF4), des méthodes de lecture ainsi que des livres à la disposition des élèves voient ainsi le jour. Et parmi ces derniers, viennent en bonne place, par ordre chronologique, « Moussa et Gi-gla », « Mamadou et Bineta », puis « Mon ami Koffi ».


4) « Mamadou et Bineta » ou la stratégie anti-nègre des cahiers pédagogiques coloniaux (2016)

5) Le succès fou des vieux livres de lecture (14.10.2013)

Les méthodes de lecture à l'ancienne se vendent par milliers. Elles rassurent les parents qui ont appris à lire avec ces manuels et qui veulent aujourd'hui épauler leurs enfants à l'école.

La rentrée est déjà loin mais, dans les allées des supermarchés, un étal reste très en vue : celui des vieilles méthodes de lecture et de calcul pour petites classes. Ils n'ont l'air de rien, ces livres aux dessins un brin désuets. Pourtant, du haut de ces têtes de gondole, plus d'un siècle de pédagogie vous contemple.

Signe des temps, Philippe Simon, un ancien instituteur devenu journaliste, vient de retracer toute l'histoire des méthodes de lecture dans un beau livre* plein d'illustrations et de phrases surgies du temps où papa lisait le journal, pendant que maman faisait la vaisselle. L'ouvrage est révélateur d'un phénomène de fond, tout comme le succès de la nouvelle émission de téléréalité de M 6, « Retour au pensionnat à la campagne », diffusée les lundis soir, avec 24 élèves qui préparent le certif comme en 1950 : elle a rassemblé 3,5 millions de téléspectateurs pour son lancement.

Aux yeux des parents, il en va des méthodes pédagogiques comme des bonnes soupes : plus la recette est vieille, meilleure elle est! Alors que la pédagogie évolue dans les salles de classe au gré des technologies numériques ou de la recherche en neuro-sciences, à la maison, certains font de la résistance et transmettent à leurs enfants la seule méthode en laquelle ils ont confiance : celle qui a marché pour eux. La bonne santé des livres parascolaires vintage, comme les appellent les éditeurs, en est la traduction.

Une image rassurante

« On en vend toute l'année, explique-t-on au rayon livres de l'hypermarché Auchan de Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Les acheteurs sont des parents d'enfants de grande section de maternelle qui veulent prendre un peu d'avance, ou d'enfants de CP et de CE 1 qui ont du mal en classe. » La « Méthode Boscher », autrement appelée « la Journée des tout-petits », est toujours le best-seller des best-sellers, avec des milliers d'exemplaires vendus chaque année. Et il date de… 1906. La collection « Daniel et Valérie », achetée par environ 20000 familles, fêtera en 2014 son cinquantième anniversaire. Même le livre « Mamadou et Bineta », créé dans les années 1950 à destination des écoliers d'Afrique francophone, continue de circuler, sur le site Internet Amazon.

Ce retour aux sources n'est pas seulement dû à une certaine défiance des familles vis-à-vis d'un système scolaire qu'ils comprennent mal. « Les parents ne sont pas seulement intéressés par les aspects techniques de ces ouvrages, explique Philippe Simon. Leur succès est lié à l'image rassurante qu'ils renvoient, d'un monde clos et stable. » Et disparu.

* « Les Méthodes de lecture de notre enfance ». Editions de La Martinière. 36 €.
  Le Parisien


6) Les parents déstabilisés par les nouvelles pédagogies (29.05.2013)

Par Marie-Estelle Pech  Publié le 29/05/2013 à 20:28
Les parents s'étonnent de voir leurs enfants confrontés à des textes avant de savoir complètement les déchiffrer.

Une étude internationale constate que les familles, notamment en France, ne comprennent pas pourquoi à l'école on ne fait plus de lecture syllabique et de « par cœur », conformément à l'enseignement traditionnel.

Les attentes familiales «s'intensifient» tant dans les pays développés (Japon, Angleterre, France) que dans les pays en voie de développement (Maroc, Bénin, Brésil) selon la Revue internationale d'éducation de Sèvres consacrée aux «attentes éducatives des familles».

Crise oblige, on se réfugie dans l'espérance de diplômes et d'études longues pour ses enfants. Parallèlement, la défiance que ressentent les parents à l'égard de l'école va croissant: doutes sur la compétence des enseignants, revendication d'un suivi plus individualisé, incompréhension des nouvelles méthodes pédagogiques, comme en France, en Suisse ou au Bénin. Les parents ne comprennent pas pourquoi à l'école on ne fait pas plus de lecture syllabique, de par cœur conformément à l'enseignement qu'ils ont reçu.

Une partie des familles, celles dont les enfants rencontrent des difficultés mais pas seulement, porte un regard critique sur ces méthodes. Auparavant, selon la sociologue Séverine Kakpo, les parents d'origine populaire accusaient le caractère jugé inutile, trop intellectuel de certains enseignements. Désormais l'école est considérée comme insuffisamment exigeante.

«Ils ne veulent plus s'embêter comme avant alors ils simplifient tous les programmes», dénonce un père. La plupart accusent une «modernité déclinante». Attachés aux pédagogies traditionnelles, les parents de l'enquête, d'origine populaire, scolarisés en France ou à l'étranger entre 1960 et 1980 sont «profondément déstabilisés par les pédagogies contemporaines».

Alors qu'ils sont familiers d'un système où l'on attend des élèves du par cœur et la reproduction d'exercices bien normés, ils sont confrontés à un univers où prédomine le questionnement et où les élèves apprennent à «construire leur savoir». Les parents «ne perçoivent pas le sens de ces évolutions» et y voient surtout une «baisse de niveau», observe la chercheuse.

L'enseignement de la lecture est emblématique. Il n'est plus question de subordonner à la parfaite maîtrise du déchiffrage, la compréhension, la syntaxe, etc. Les enseignants s'efforcent de développer toutes ces compétences simultanément, au grand dam des parents qui s'étonnent de voir leurs enfants confrontés à des textes avant de savoir complètement déchiffrer.

Certains développent des formes actives de résistance en se tournant vers le privé, supposé bastion des pédagogies traditionnelles. Paradoxalement, d'autres écoles apparaissent comme idéales, celles que les parents issus de l'immigration ont fréquentées, «où les pédagogies seraient demeurées inchangées et qui auraient donc un niveau supérieur à celui de l'école française actuelle». Telle cette mère qui pense «rentrer au pays», en Afrique, parce qu'elle trouve que ses enfants «sont trop en retard». Pourtant au Bénin aussi, les familles africaines décrient les nouvelles méthodes de lecture et «ne comprennent pas les algorithmes de l'addition et de la soustraction actuellement enseignés à l'école élémentaire» ! Les parents s'y disent désormais incapables d'aider leurs enfants…

Sur vingt familles françaises interrogées, sept apprennent à lire elles-mêmes à leurs enfants grâce à des méthodes anciennes syllabiques comme la méthode française Boscher ou la méthode africaine Mamadou et Bineta qui date des années 1950.

Même constat dans l'enquête sur la Suisse où l'apprentissage des règles «par cœur», sans les discuter, reste important pour les parents d'origine populaire très perturbés par les méthodes actuelles. «Moi je m'énerve parce que j'ai pas appris comme ça, chez nous, l'école jusqu'en 1985 c'était d'une façon, après ça a changé», explique un père.

Selon le sociologue Christophe Delay, cette préférence pour les méthodes anciennes pourrait s'expliquer par le fait qu'elles «sont moins exigeantes que les nouvelles». Elles font davantage appel «à la bonne volonté et au travail» qu'à un développement intellectuel progressif de l'enfant, et sont donc accessibles au plus grand nombre. En réponse à cette incompréhension manifeste des familles, Florence Robine, rectrice de l'académie de Créteil et coordinatrice de l'étude, affirme quant à elle que l'école doit «améliorer sa communication» vis-à-vis de ces parents déboussolés…


7)
la série historique de manuels de français Mamadou et Bineta (Paris, Librairie Istra, 1950-1952, 4 volumes), dont nous examinons le 1er et le 4e volume, se voit perpétuellement rééditée et constitue le bestseller incontesté de l’édition dans les pays africains francophones – nostalgie de l’école à la française qui marchait bien et créait des cadres… 

Le premier volume [MBS] porte bien son nom de syllabaire, mais le caractère textuel des suites de phrases apparaît tôt: on utilise les ponctuations : , . ! ; dès la 11e leçon. Ex. p. 25: loli a un âne, un petit âne. data tape l’âne, l’âne de loli. le papa de loli dit: «oh! oh! data; oh! oh! data» et le papa tape data. data est puni. Ce volume se termine par quelques textes de « lecture courante » dont deux contes. 

Les volumes suivants font partie de la mémoire textuelle et littéraire de la plupart des Africains francophones lettrés (cf. Fandio 2003). 

Dans le quatrième et dernier volume [MBLF] , qui ne comporte plus d’illustrations, on a des unités didactiques touffues de 10-12 pages, composées de deux ou trois textes d’auteur avec notes d’« explication des mots », suivis de trois textes plus brefs d’orthographe (pour la dictée) suivis d’une section «Explication des mots des dictées», puis d’une autre de vocabulaire : observation (thème sur lequel susciter des mots), vocabulaire usuel (énorme, près d’une page remplie par des regroupements encyclopédiques : surtout adjectifs et adverbes, noms, quelques verbes associés, et des proverbes), suivi d’exercices de réemploi des mots dans des phrases ; vocabulaire théorique (préfixes et composés), avec exercices ; composition française en trois volets : la phrase (types de phrases à placer dans un texte pour une fonction donnée, exercices d’application), le paragraphe (modèle de paragraphe pour décrire X à transposer pour une autre situation), la rédaction (suggestions de rédactions et conseils); la grammaire (deux thèmes grammaticaux avec leurs exercices respectifs et la conjugaison). La dimension textuelle est clairement prise en compte, à côté du travail systématique sur diverses composantes de la langue. Mais l’objectif visé est bien plus ambitieux en termes de maîtrise de la langue normée et de capacité de lecture individuelle que la fin de CM2 de l’école de base de nos jours. 

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